Les basiques sécuritaires du canyoning
Le canyoning est une activité souvent perçue comme une activité de détente, similaire aux parcs aquatiques.
Si cette activité permet effectivement de passer d’excellents moments, elle reste née moins dangereuse et les traumatismes sont souvent importants (rachis, membres inférieurs). Le milieu n’est pas aseptisé et un minimum de connaissances est nécessaire afin d’avoir les bonnes pratiques sécuritaires.
Il est temps de jeter un coup d’oeil sur les techniques à maîtriser pour pratiquer en toute sécurité.
Risques de crues :
- Évaluez les risques liés aux crues en fonction de la météo et du canyon choisi (nature de la roche, superficie du bassin versant, type et densité de végétaux),
- Identifiez les échappatoires possibles avant de vous engager dans le canyon.
Progression en eau vive :
Le canyon est une activité ludique, néanmoins l’eau constitue le danger principal.
- Soyez vigilant et essayer d’anticiper les zones à risques : tourbillon, siphon, aspiration, placage, drossage ; vous aurez quelques secondes pour réagir et intervenir en cas de problème,
- Garder toujours à vue tous vos équipiers,
- Chacun doit passer les consignes au suivant,
- Utiliser la corde à bon escient,
- Ne vous surestimer pas,
- Contrôlez-vous mutuellement (avec l’habitude et la fatigue on est moins vigilant, restez attentif et contrôler l’installation de la corde, la pose du descendeur, démousquetonner votre longe et pas celle de votre équipier en quittant le relais,…),
Les sauts :
- Toujours sondez avant de sauter ou de descendre un toboggan :
- Importance d’avoir un masque pour voir les éventuels branchages (sombres donc souvent invisibles et aussi pointu qu’une épée…) ou rocher en dessous de l’eau,
- Les vasques évoluent ; une vasque avec 3m de profondeur peut s’être vidée dans la nuit (grosse crue due à un orage qui la remplie de rochers, une poche d’eau ayant cédé, une vasque composée d’amas rocheux et d’arbres ayant cédé, …)
- Lors des sauts prenez un appel puissant et regardez où vous voulez sauter (le regard est votre direction),
- Équilibrez- vous avec les bras quand vous êtes dans les airs,
- Avant d’entrer dans l’eau, restez droit et pliez très légèrement les genoux afin d’amortir l’impact à l’entrée dans l’eau et garder absolument les bras le long du corps ou en croix sur votre torse. Attention, en sautant les bras écartés, vous risquez la luxation des épaules.
- Restez gaîné en rentrant le ventre afin de contracter le périné et le muscle transverse,
- Lorsque vous entrez dans l’eau, expirez afin d’empêcher l’eau de vous faire un lavement des sinus :),
- Ne sautez pas dans vingt centimètres d’eau !!! La majorité des entorses de la cheville se font dans cette situation. Posez les mains puis les fesses pour de-escalader l’obstacle,
- Pensez que n’importe quelle traumatologie aura des incidences bien plus importante dans un milieu hostile comme le canyon. Prévenir les secours prend souvent beaucoup de temps (les téléphones ne captent que très rarement) et l’hélico ne peut que rarement vous treuiller sur le lieu de l’accident…
Descentes en rappel :
Préparez attentivement vos rappels :
- La longueur de corde est-elle suffisante ? (Disposer d’une corde de rappel de deux fois la hauteur maximum et d’une corde de secours de la longueur maximum),
- Les amarrages sont-il solides ? Attention aux vieilles sangles et aux plaquettes qui tournent,
- Faite un rappel débrayable !!! (huit en buté ou demi-cabestan + nœud de mule+ nœud d’arrêt). Trop d’accident arrivent encore à cause d’un rappel installé en corde à double comme en escalade ou avec un noeud en buté; un rappel débrayable est bien souvent plus rapide qui plus est,
- Réglez votre corde au ras de l’eau (trop de corde et vos équipiers ou vous même risquez de vous emmêler dedans une fois dans l’eau (si il y a des mouvement d’eau, vous risquez la noyade),
Rangement de votre corde :
Enkitez votre corde dans le sac afin d’éviter les nœuds et faites un nœud de huit à chaque extrémité que vous accrochez dans votre sacs.
Vous pouvez également enkiter votre corde en la séparant en 1/3, 2/3; cela vous permet d’avoir accès à 1/3 de votre corde pour les mains courante ou les petits rappel et d’avoir également accès à vos 2/3 pour les plus grandes verticales.
Déplacement et risque de glissade :
Une chute de sa hauteur dans les cailloux peut très vite faire mal… Et c’est encore pire si vous glisser aux abords d’un saut…
- Utiliser de bonnes chaussures : chaussures de canyon si pratique régulière, chaussure de randonnées avec semelle technique (vibram, contagrip, etc)
- Faites des mouvements maîtrisés et utilisez régulièrement vos mains et vos fesses comme point d’appuis (vous deviendrez un « quintupède » 🙂
- Identifiez les zones sombres sur les rocher qui sont le plus souvent des algues glissantes et choisissez de poser votre pieds sur les zones claires.
- Restez concentré malgré la fatigue; marcher des heures dans l’eau, qui plus est froide, est un exercice réellement fatiguant. Penser à vous assurer que tous les membres du groupes auront les capacités physiques pour finir le canyon sans se blesser.
Chute de pierre
Vous êtes au fond d’un canyon, ce qui veut dire que tout objet (pierre, arbre, machine à laver 🙂 ) seront naturellement attirer au fond du canyon…
- Portez un casque
- Choisissez un endroit qui vous protège (sous une partie surplombante) ou un espace ouvert pour faire une pause repas
- Même si c’est un endroit magique, ne traîné pas dans les parties fortement encaissées
- Marcher au milieu du canyon s’il est large
Protection de la faune et flore
Si vous adorez ces lieux, pensez à les protéger.
- Marcher le plus possible hors de l’eau afin de protéger les organismes vivants sous les rochers
- Empruntez le même chemin et les mêmes cailloux si possible
- Regardez au lieu de toucher même si c’est tentant.
« née moins dangereuse » hi, hi, hi !! B-D
« vous aurez quelques secondes pour réagir et intervenir en cas de problème » et vous vous noierez pour quelques secondes de trop… 8-(
Super résumé riche en infos !!
Aux rubriques Rappel et Chute de pierre j’ajoute = Gare au bords de rocher tranchants qui peuvent être provoqués par une chute de pierre entrainée par le courant contre la paroi n’importe quand et être sournoisement cachés dans sous une chute d’eau. Je m’inspire d’une anecdote où un moniteur a failli se faire piéger dans un canyon qu’il connaissait par coeur, c’est un membre du groupe qui a vu que la gaine et deux brins sur trois étaient déjà coupés après deux passages dans le même rappel, tandis que lui était plus occupé à installer les départs et détendre l’atmosphère.
Hormis un siphon, les autres situations peuvent se gérer en se laissant embarquer sous l’eau afin de pousser au fond, courir contre la paroi, ou utiliser la force du courant en nageant au bon moment.
En temps qu’encadrant, vous avez également la possibilité d’utiliser un sac à lancer ou un brin de corde pour sortir votre équipié de cette situation.
Effectivement, un canyon est continuellement changeant. Il faut rester constamment vigilant et c’est effectivement plus compliqué dans un canyon que l’on fait tous les jours.