Présentation du noeud de Dufour :
Le noeud de Dufour est un noeud qu’il est préférable d’utiliser de manière ponctuelle, ou en dernier recours selon son expérience de pratiquant.
Il existe bien évidement toutes les techniques traditionnelles d’installation d’un rappel classique avec abandon de matériel (sangle, maillon rapide, cordelette)
Ce noeud permet de descendre en rappel sur un seul brin de corde.
Ce noeud peut être utile si :
- un des deux brins de votre rappel est endommagé (votre brin endommagé ne servira qu’à rappeler la corde)
- vous enchaînez un grand nombre de petits rappel (gain de temps en installation),
- vous utilisez un ancrage naturel (arbre, rocher) et voulez limiter les frottements et vous assurez la récupération de votre corde sans abandonner de matériel.
Avantages : installation rapide,
Inconvénients : descente sur un brin (moins de freinage et noeud autobloquant dont il faut majorer le nombre de tours pour qu’il bloque si nécessaire) moins sécuritaire qu’un montage plus classique...
Étape 1 :
Prenez votre corde en double, puis passer une boucle dans votre ancrage ou autour de votre amarrage naturel.
Étape 2 :
Passer un des deux brin dans la première boucle (ganse),
Renouveler cette opération avec l’autre brin, puis alternativement au moins cinq fois.
Étape 3 :
Serrer l’ensemble des ganses et tester votre montage (rester longer) afin de descendre sur le brin de corde bloqué.
Laisser une ganse suffisamment grande (attention à ce qu’il n’y ait pas de branche ou autre qui empêche la future récusation de corde) pour anticiper un éventuel léger glissement et ne pas tirer sur la corde de rappel lors de la descente.
Il vous suffit de tirer alternativement sur chaque brin pour débrayer ce noeud auto-serrant et récupérer votre corde.
Bonjour, je sais que ce noeud est idéal pour la récupération de la corde. Le seul inconvénient est qu’il y a pas plus d’images en détaillées après la photo numéro 2.
Autant pour moi, après la photo numéro 3
« Moins sécuritaire »… Personnellement je dirais que ce noeud a déjà tué quelques alpinistes et qu’il est potentiellement extrêmement dangereux.
Je ne le préconise certainement pas juste pour gagner du temps ou limiter des frottements : dans les deux cas il y a d’autres solutions beaucoup moins risquées.
Si j’ai un brin de rappel endommagé de sorte que les rappels sont impossibles, j’appelle les secours plutôt que risquer ma vie et celle de mon second.
Cela dit il y a certainement des cas d’urgence et des lieux reculés où la solution s’impose MAIS il est impératif d’avoir le RISQUE MAJEUR à l’esprit !!
Les trois petits points n’y sont pas pour rien 😉 Tout dépend de l’expertise des utilisateurs. Ce n’est bien évidement pas un débutant qui l’utilisera. On est loin du crochet « décrocheur pierre Allain ».
Comme tout noeuds, il est dangereux quand il est mal utilisé. Certains ne faisaient que trois boucles à une certaine époque.
Rien n’interdit de sécuriser la dernière ganse (noeud d’arrêt, mousqueton) pour les différents utilisateurs et bien serrer la dernière ganse lors du dernier passage.
Rien n’interdit d’abandonner une sangle/cordelette et un maillon rapide également autour d’un arbre pour être sur de ne pas bloquer son rappel.
Il y a hélas bon nombres d’endroit où le téléphone reste décoratif dans sa veste, alors que cela capte au sommet.
La descente du dernier de cordée se fait sur le brin du second que celui-ci vient de mouliner ( 1/2 cabestan )…pour descendre sur le bon brin il faut rajouter une ganse selon le brin avec lequel on a commencé et s’assurer surtout que ce brin de descente est plus COURT que le brin qui va servir à tirer sur la ganse pour défaire le noeud……on peut supposer que les erreurs viendraient plus de cette mauvaise gestion des longueurs de corde que d’erreurs sur la confection du noeud qui comme tout élément de sécurité demande a être fait et refait avec toutes les configurations possibles au sol les jours de mauvais temps puis progressivement en situation de verticalité….Défaire les noeuds d’encordement, les refaire, les revérifier plus les auto-assurances dans les rappels ( pas obligatoires avec des plaquettes type » Mascott « ) 5 minutes par rappels sur une arête de 10 petits rappels , total : presque une heure de gagnée….il est sûr que si au niveau de la confection et des modalités d’utilisation de ce noeud Dufour on est pas entrainé et d’en l’à peu près, mieux vaut opter pour un autre mode de progression…….
Bonjour Magne,
La répétition est la clé de la maîtrise, vous avez tout à fait raison 😉
Ne pas oublier la vérification avant de partir tout en étant encore longé. Trop de personnes ne testent pas leur montage et s’en rende compte bien trop tard…
Suite à différents essais, l’utilisation de la plaquette » Mascott » avec un seul brin selon les diamètres de cordes ( cordes fines 8 mml ou d’attache 10.5 mml ) et ou la forme du mousqueton utilisé pour le freinage, peut s’avérer délicate, par conséquent la mise en place d’un auto-bloquant sur le brin de descente si l’on souhaite une assurance semble indispensable……
Il existe effectivement différent types de plaquettes plus ou moins auto bloquantes selon les configurations.
Il est de toute façon indispensable d’installer un auto bloquant (attention à utiliser un ficellou assez fin et à privilégier cette fois un noeud fonctionnant sur un seul brin; le machard ou le prussik cette fois) lors d’une descente, qu’elle se fasse sur un seul brin ou sur deux.
Je fais suite à tous les commentaires sur ce Nœud.
Il me semble que certains en parlent sans l’avoir vraiment essayer in situ… La première ganse est loin de se défaire toute seule ! Dès que le premier descend le nœud se serre et la première boucle n’est pas simple à défaire.
A l’usage vous verrez qu’il faut tirer fort, même très fort parfois, sur le brin de rappel pour libérer le nœud (a première ganse n’est pas facile à défaire).
Le reste du nœud va bien mais il faut quand même avoir la volonté de le défaire avec les tirs successifs sur chacun des brins. Le défaire par a
ATTENTION TOUTEFOIS :
Ca reste un nœud à maitriser parfaitement pour sa mise en œuvre mais qui n’est pas très compliqué à faire et à contrôler.
Par contre, une mauvaise mise en œuvre et ca peut être le drame. Ne pas oublier que son surnom est le « trompe la mort »…
Et il est vrai qu’il y a bien d’autres techniques efficaces plus prioritaires à connaitre avant de commencer à travailler celui-ci.
Pardon, mais ce n’est pas le noeud « d’évadés » aussi dit « trompe la mort », qui est bien different et effectivement très risqué, relativement sûr uniquement avec une corde plutôt grosse, rêche ou rugueuse prise autour d’un ancrage plutôt rond et lui aussi rugueux, ça fonctionnait à priori avec les fameux draps noués ;-).
Ce dernier noeud devrait disparaitre des mémoires….
Pour ajouter une chose concernant le noeud de Dufour, laisser une bonne longueur de ganse sur la dernière boucle, en charge celle ci verrouille fort cette ganse, mais si malgré tout par malheur quelqu’un (ou vous même en descendant) venait tirer sur le brin de rappel, ça laisse de la marge avant que la dernière boucle vienne à se défaire, si tel est le cas, vos hurlements sentant un coup de rebond pourraient être votre seul salut, plus que deux erreurs avant un drame, et les ganses restantes sont extrêmement peu sur.
Bonsoir,
les cas d’utilisation ne me semblent pas assez explicités..
1/ si la corde est abimée: cela signifie qu’on ne peut plus se pendre dessus , mais qu’elle est assez costaude pour tenir -sur le brin abimé- la charge de traction liée au démontage? On fait donc un rappel sur un seul brin, mais sur la longueur habituelle pour ce rappel!, J’ai bien compris?
2/ si on a des rappels courts? On gagne du temps? car on n’a pas à enfiler toute la corde dans l’anneau, mais seulement y passer une boucle. Mais, Si on a deux cordes reliées par un noeud pour faire ce rappel (méthode maintenant assez classique, je crois), c’est bien aussi rapide…et bien plus sur….
3/réduire le frottement du rappel autour d’un arbre rugueux? Habituellement on abandonne une sangle.
Seul 1 me parait donc vraiment utile. Encore que je verrais un 4. Pour se sortir d’un mauvais pas imprévu.
4/ si j’ai une cordelette égale en longueur à ma corde de descente, je fais ce DUFOUR en bout de corde et j’y relie ma cordelette qui servira pour le rappel!. Dans ce cas, je peux descendre deux fois plus loin qu’avec un rappel classique….
Vu le risque de la méthode, je pense que ça vaut le coup que vous explicitiez les cas d’utilisation et les options alternatives plus sures possibles.
Merci en tout cas pour la description.
Bonjour,
c’est effectivement compliqué de penser à l’ensemble des réponses à apporter.
Votre message permettra de compléter le tutoriel que j’ai légèrement amélioré.
1 : oui, vous descendez sur le brin en bon état; le second brin a souvent un noeud de huit ou poing qui isole ou raboute la corde à l’endroit où elle est endommagée
2 : tout va dépendre de la longueur des rappels à faire; effectivement, si on installe pas le rappel au milieu, cela peut allé aussi vite avec une méthode traditionnelle
3 : tout dépendra donc du matos qu’il vous reste à disposition; cette technique est plutôt utilisée dans des cas de figure ou les méthodes conventionnelles ont déjà utilisé tout le matos, ou dans des cas de figure particuliers (perte du matos, accident, urgence)
4 : pourquoi pas, mais il faudra un rappel d’un seul tenant et attention au frottements et au blocage de corde selon la configuration du terrain
Merci pour vos questions et bonne journée
Je ne vois vraiment pas l intérêt de ce nœuds à par être dangereux. Pour moi on pouvais le récupéré sans avoir les 2 brins au sol. Mais non du coup, en tant que cordiste nous on utilise le rappel italiens ça fonctionne très bien. Et c est super secu.
Bonjour Clément, le rappel italien est effectivement une bonne technique de réchap.
Il y aura toutefois la même problématique de frottement qu’avec un rappel classique; chose qu’il n’y a pas avec le Dufour.
Le Dufour est un excellent noeud mais tout dépend dans quel cas de figure…
Moi aussi je suis cordiste et il y a des cas où l’on a pas le choix que de faire ce noeud pour descendre et récupérer la corde.
Par exemple, on vient de terminer une descente de nettoyage de vitres et le rab de corde au sol traîne dans la boue. Si j’utilise un rappel italien, je suis bon pour refaire la descente car le brin de corde mouillée qui va monter lorsque je vais rappeler la corde va salir toutes les vitres précédemment nettoyées. Et c’est exactement pareil dans le cas d’une descente de peinture sur une façade…
Dans ces cas-là, le Dufour est la solution idéale et comme cela a déjà été dit, s’il est bien fait, il n’est pas risqué, d’ailleurs je signale que souvent pour le débloquer, il faut carrément se pendre sur le brin à rappeler avec sa poignée pour arriver à faire filer la dernière ganse. Pour moi ce noeud est fiable et utile.
Bonjour un cas d’utilisation que je viens de voir ou cela me semble le noeud indispensable un rappel de 320 mètre à la cascade de Gavarnie
https://www.descente-canyon.com/forums/viewtopic.php?f=11&t=25199
Le noeud Dufour, j’utilise ses avantages en montagne. Sa confection est finalement très simple et il est fiable pour faire des rappels sans se desencorder. Si quelqu’un connait il ses origines? Michel Dufour. Architecte naval francais, ou Henri … Dufour, militaire suisse, qui a donné son nom à la pointe la plus haute du massif du Mont rose?
Bonjour Philippe,
effectivement, bon noeud quand bien confectionné.
J’avoue ne pas avoir creusé la question de l’origine 😉
N’hésite à partager l’information.
Bonne journée.
Bonjour à tous,
Pour l’origine, pas de Michel, ni de Henri (qui n’est pas de la famille), mais Guy Dufour (1938-1989).
Guide de Haute Montagne, professeur à l’Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme à Chamonix , il vivait dans les Alpes-Maritimes, à Valdeblore, où le site d’escalade qu’il a défriché/équipé/ouvert a pris son nom, comme le nœud qu’il a inventé.
Son fils
Bonjour Olivier, merci pour ces précisions!
Bonne journée.